• La question posée est très intéressante et c’est également une excellente question : la culture nous rend-elle plus plus humain ? Pour répondre à cette question, il faut tout d’abord se demander ce qu’est la culture et qu’est-ce que cela veut dire "être humain". Nous débuterons donc en définissant ce qu’est la culture, parce que ce mot est tout simplement le plus facile à définir et à expliquer entre les deux concepts présentés ici.

    La culture possède plusieurs facettes : elle peut être ethnique, éthique, sportive, musicale, historique et cetera… Pour résumer grossièrement (et ainsi réduire la liste des différentes cultures existantes pouvant être citées dans ce texte) : c’est quelque chose qui peut être tout et rien à la fois… Je m’explique. La définition principale et littérale de ce mot, c’est tout simplement cultiver quelque chose, des terres. Faire grandir quelque chose afin d’être en mesure de s’en nourrir, ou de l’exploiter. Et comme un agriculteur cultive ses terres, les gens cultivent quant à eux leur curiosité, leurs cerveaux, leur mémoire, leur imaginaire… Leurs connaissances. Quelles qu’elles soient.

     

    Mais alors, quelle est la signification "d’être humain" ? Sommes-nous définis ainsi de par notre intelligence soit-disant supérieure à celles des autres animaux qui vivent sur cette planète ? Ou par la capacité à se mettre à la place d’autrui ? À comprendre ou à essayer de comprendre (selon vos capacités à ressentir l’empathie ou à l’exprimer, dépendant de beaucoup de paramètres dont je ne parlerai pas ici car ce n’est tout simplement pas le sujet de ce texte et que cela n’apporte pas grand-chose à la question) ? Je n’aime pas cette expression, très personnellement. Pourquoi l’humain serait-il le seul détenteur de l’empathie ? Je ne le sais guère. Mais là où cette expression prend tout son sens se trouve en réalité dans la complexité de l’espèce humaine et, justement, du manque de culture de certains de nos congénères.

    Car théoriquement parlant, plus nous stockons de connaissances, plus nous sommes aptes à comprendre l’autre et à l’accepter. Et l’acceptation est la base même de l’empathie. Ce que vous ne compreniez pas hier, peut-être le comprendrez-vous demain en vous cultivant par le biais de livres, de recherches documentées, de reportages ou d’autres moyens de se renseigner et d’apprendre. L’école n’est… techniquement pas la meilleure des sources même si elle reste une très bonne base à quiconque veut cultiver sa curiosité et son désir de comprendre comment certaines choses fonctionnent, comment certaines populations fonctionnent ; tout bêtement, comment le monde fonctionne. La culture peut être une clé ouvrant la porte de la compréhension et donc de l’empathie, mais toute clé n’est pas bonne à prendre.

     

    Avez-vous entendu parler du patriarcat ? Du capitalisme ? Peut-être avez-vous entendu parler de la culture du viol, du validisme ou de toute forme de "phobies" à l’encontre d’individus différents de vous, que ce soit parce qu’ils n’ont pas la même orientation sexuelle/identité de genre, la même couleur de peau ou la même religion que vous ? Les individus possédant ce mode de pensée sont souvent peu cultivés ou plutôt, ils cultivent des connaissances qui nourrissent leurs croyances subjectives et mesquines pour qu’ainsi ils puissent penser qu’ils ont toujours eu raison de penser comme ils le font aujourd’hui. C’est bien dommage de se fermer au monde de cette manière, car en plus de blesser ou de tuer ceux qui sont différents de vous, vous vous blessez vous-mêmes en vous piégeant à l’intérieur d’un engrenage rouillé et peu entretenu.

    Alors… Est-ce que la culture nous rend humain ? Oui et non. Elle rend humain quiconque veut bien accepter d’assimiler des informations qui, parfois, perturberont et chambouleront des croyances inculquées depuis la naissance de cet être au sein de l’environnement dans lequel il a grandi. Mais la culture n’est pas bonne, elle n’est pas mauvaise non plus. Ce n’est pas une ligne droite et il en va de même pour la science qui est une forme de culture à part entière : c’est une variante, une courbe qui peut changer et évoluer à tout moment. On a le droit de ne pas vouloir s’imprégner d’une culture, mais on peut accepter d’en connaître un peu plus les grandes lignes. De pousser sa curiosité à comprendre ce que l’on ne comprend pas. Et ainsi peut-être, permettre à tout le monde d’un jour pouvoir vivre sur une planète où plus personne ne se sentira menacé sous prétexte qu’iel est incompris∙e.


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  • « Demain est un autre jour » était le refrain que tous adoraient vous scander avec ardeur… et pourtant, vous aviez le sentiment de revivre encore et toujours la même rengaine. La même journée. En boucle. Sans jamais pouvoir échapper à ce vil et sordide purgatoire : il y avait tout d’abord cette lumière froide et éblouissante. Immaculée, elle brûlait avec une fascinante aisance vos rétines, vous privant d’un précieux allié qui était modestement connu sous le nom de "La Vue"… un ami de longue date pour ceux qui avaient eu l’honneur de faire sa connaissance.

    Après que votre fidèle compagnon eut repris ses esprits, Dame Regret, une ennemie que vous connaissiez plutôt bien, n’hésita pas un seul instant à se joindre à la fête qui battait son plein : la discordante mélodie qui titillaient vos oreilles, depuis que vous aviez quitté votre petit nid douillet, possédait à présent de quoi illustrer les notes cinglantes qui entouraient en ce moment même votre fragile personne.

     

    Ces illustrations que j’ai mentionnées un peu plus tôt s’avéraient être des créatures à la silhouette difforme, irréelle ; des ombres terrifiantes, des monstres crachant un venin empli de bruits confus et de sons que vous seriez bien incapable de traduire. Quelque chose qui s’empara de votre gorge pour la serrer de toutes ses forces.

    Ces choses étaient incroyablement rapides et pourtant si lentes, se mouvant dans un parfait paradoxe rythmique à s’en donner la migraine. Vous les regardiez et vous tentiez de comprendre leur dialecte, en vain. Vos prunelles s’épuisaient à essayer de traduire le moindre geste, là où vos oreilles refusaient de transmettre l’information à votre cerveau... à vrai dire, même votre disque dur organique refusait de recevoir ces messages cryptiques et mystérieux.

    Vous étiez le spectateur de votre propre série télévisée, une émission dans laquelle vous jouiez votre propre rôle sans réellement vous en rendre compte… sans vraiment comprendre ce qu’il fallait faire. Sans savoir ce que ces créatures attendaient de vous. Vous vous teniez sur la scène, debout et immobile, faisant face à une foule de visages familiers : le vôtre. En plusieurs exemplaires.

     

    À votre grand malheur vous constatiez que ce spectacle, auquel vous participiez bien malgré vous, n’en était encore qu’à sa prélude ; nourrissant votre seul et unique désir, votre besoin viscéral de fuir le champ de bataille pour retourner vous blottir sous la couette.

    Vous ressentiez la nécessité de vous réfugier sous vos couvertures, de vous protéger de ce vilain grabuge qui viciait votre esprit déjà fragile. Il fallait à tout prix échapper à ce chaos, à cette discorde, contre lesquels votre cerveau refusait de se battre… Une confusion que ce dernier ne voulait pas comprendre : plus il essayait, plus il se déchargeait telle la batterie d’un téléphone portable à l’agonie. Et vous donc !

    C’est alors qu’un semblant de clarté vous ramena à la raison, qu’un semblant de clarté vous redonna assez de courage pour affronter la journée qui s’était présentée à vous. Vous saviez quoi faire. Vous saviez quoi faire et vous vous rappeliez de l’ordre précis dans lequel il fallait accomplir chaque mission qui vous avez été donnée ; vous aviez besoin de ce fil d’Ariane pour vous en sortir, pour vous repérer sur scène. Si jamais quelqu’un ou quelque chose venait à vous en éloigner… vous seriez perdus à nouveau et vous seriez alors en détresse.

     

    Et vous croisiez donc les doigts à vous les tordre pour que rien ne vienne faire déraper le cours de ce nouvel épisode… de ce nouvel épisode que vous subissiez en silence. Vous vouliez que tout se passe bien, que tout se passe sans le moindre encombre et ce tout en sachant pertinemment que rien n’était jamais parfait. Mais le problème était le suivant : vous vouliez que ce soit parfait. La souffrance serait donc au rendez-vous, pareillement à hier et demain serait donc identique à aujourd’hui.

     

    Pourquoi avait-il fallu que vous atterrissiez dans un monde pareil ?


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  • Sujet : On emploie parfois l'expression « créer un personnage » au sujet d'un acteur qui endosse le rôle pour la première fois. Selon vous, peut-on dire que c'est l'acteur qui crée le personnage ?

     

    L’expression ici employée n’est techniquement pas appropriée… aux premiers abords. Pourquoi l’acteur jouerait-il un rôle important dans la création d’un personnage ? Il n’a, après tout, que très peu de choses à offrir à celui-ci : il ne lui prête qu’une apparence physique, une voix et une représentation audiovisuelle dont le spectateur sera témoin. Dans le cadre d’une adaptation, les restrictions sont évidemment plus nombreuses et plus contraignantes. Alors comment serait-il possible de penser qu’un acteur puisse "créer" un personnage ? Un personnage bien souvent déjà imaginé, écrit et si adaptation il y a, déjà existant et solidement ancré dans la culture pop… En quoi l’acteur créerait-il un personnage ?

    Vous donner une réponse aussi difficile à élaborer sans donner d’exemple pour l’illustrer serait une grave erreur. Je vais donc prendre un personnage plutôt populaire, très populaire et qui, je pense, est connu de toutes les générations : Le Joker. La Wild Card est probablement l’un des personnages possédant une très très très large palette d’acteurs et de doubleurs (ou voice actors en anglais) pour l’interpréter ; c’est une personnalité célèbre tout droit sortie des planches d’innombrables bande-dessinées de la maison d’édition DC Comics. 

     

    Pourtant, chaque Joker est différent.

     

    En effet, pour ne citer que les plus connus, Jack Nicholson ne joue pas un Clown Prince du Crime identique à celui de Joaquin Phoenix. Et c’est tout à fait normal : tout comme nous, les personnages fictifs possèdent de nombreuses facettes, ils ont une psychologie complexe et il est donc possible que tout le monde ne perçoive pas l’individu de la même manière selon le vécu, le fonctionnement de chacun ou même encore selon la vision du monde que l’on peut avoir construit en grandissant.

    C’est en cela que l’on peut considérer que l’acteur crée un personnage : il lui donne de sa propre personne, il nous offre une vision de ce dernier de par son interprétation. L’intonation de la voix, la façon de se tenir ou de s’exprimer, les expressions faciales sont d’autant d’éléments qui ne viennent que d’un seul individu. Et cet individu n’est pas le personnage… c’est l’acteur.

    Et il arrive très souvent qu’un acteur improvise dans le feu de l’action. Sous la peau de ce personnage qu’il incarne et guidé par la vision qu’il a de celui-ci, il exécutera parfois des actions qui n’étaient pas écrites dans le script. Des actions qui seront souvent gardées au montage : ce sont des actions qui ajoutent souvent quelque chose au personnage, quelque chose qui était propre à l’acteur et qui marque au fer rouge le masque qu’il a porté.

    Pour conclure cette réponse, je dirais que même si cette expression me semble plutôt fausse et incorrecte, elle n’est pas complètement dénuée de sens… Un individu est unique et les acteurs ne dérogent pas à cette règle : ils partagent des points communs comme n’importe qui mais ne possèdent pas forcément le même vécu, la même vision du monde ou le même fonctionnement les uns par rapport aux autres. C’est cette différence qui crée une version du personnage. Et donc une sorte de nouveau personnage.


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  • Ce qui était censée être une soirée tranquille, paisible et solitaire s'était révélée être tout autre chose. Et ce n'était pas quelque chose à laquelle je pouvais m'y attendre : une fête d'anniversaire surprise. Reste à savoir si je considérais cela comme étant une bonne ou une mauvaise surprise. Disons simplement que j'avais plutôt prévu de rester devant Netflix en grignotant quelques petites cochonneries... Mais je n'allais pas insulter de si bonnes intentions.

    Sans compter que l'ambiance n'était pas si désagréable... c'était différent. Un tantinet trop bruyant. Mais cracher sur la soupe serait bien impoli de ma part. Je me contenais donc et je profitais à ma façon de la fête qui fut organisée en mon honneur. La musique n'était pas trop mal : Nelly Furtado et bien d'autres artistes caressaient mes tympans avec leurs dynamiques chansons.

    C'était bien la toute première fois que j'avais le sentiment que la maison vivait pour de vrai : elle n'était ni silencieuse, ni maussade. Étrangement, je n'étais pas certain d'apprécier cette vie qui grouillait sous mon toit. C'était quelque chose qui me semblait... irréel. Non. Impossible. Cette situation ne pouvait pas exister. Pourquoi me demandez-vous ? Je vais répondre à votre question ; je n’ai jamais été quelqu'un de sociable et la majorité de mes collègues ne soupçonnaient même pas mon existence. Et même si je possédais une oreille plutôt indiscrète, je ne connaissais pas, à proprement parler, toutes ces personnes. Nous n'avions aucun lien concret.

     

    Alors... que faisaient toutes ces personnes ici ? Je ne les aurais jamais invitées. Était-ce simplement un rêve ? Étais-je en train de dormir ?

     

     

    Un plissement de paupières.

    Plus aucune lumière.

    Toute vie avait disparue.

    Plus personne en vue.

    À moins que...

     

     

    Une coupure de courant ? Je devais avouer que j'étais fort surpris de ne rien entendre. Pas une seule plainte, pas un seul grognement. Et dans cette obscurité envahissante, je ne distinguais aucune silhouette qui pouvait s'en détacher... dans un mouvement de panique ou de simple agacement. C'était donc bel et bien un rêve que j'avais fait ?

    C'est à ce moment précis que je me rendis compte que j'avais des écouteurs intra-auriculaires dans mes oreilles. La playlist que j'avais créée sur Youtube pour écouter de la musique était arrivée à sa conclusion. Traduction : aucun son n'émanait de mes écouteurs. Ceci expliquait donc cela... je m'étais tout simplement endormi alors que j'écoutais de la musique.

    En retirant mes écouteurs, je me rendis compte que quelque chose ne tournait pas rond. Du bruit. À l'extérieur. Cela pourrait vous sembler anodin, mais lorsque l'on vit en campagne on n'entend pas ce genre de choses. Pas ce genre de choses du tout. Je m'étais même demandé si je n'hallucinais pas. Je réfléchissais un instant, me demandant quelle serait la décision la plus sage à prendre. Rester là où je me trouvais ne semblait pas être l'idée du siècle... sauf que chercher à comprendre quelle était la source de ce bruit n'était pas la chose la plus intelligente à faire non plus. J'étais seul. Chez moi. J'étais seul chez moi et quelqu'un rôdait autour de ma maison. La liste des possibilités était plutôt... courte. Appeler la police. Oui, appeler la police semblait être l'option la plus logique à prendre. Prévenir mes proches également. Il était temps de passer quelques coups de fil et de croiser les doigts.

     

    Je devrais réfléchir à d'autres solutions en attendant les secours. Souhaitez-moi bonne chance, mon ami le lecteur.


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